La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a nommé un journaliste, Gérard Gachet, en qualité de "porte-parole" de son ministère, selon un communiqué mercredi du ministère.
Gérard Gachet, diplômé du centre de formation des journalistes (CFJ), a exercé diverses responsabilités au sein de la rédaction du Figaro avant de diriger de 2000 à 2007 la rédaction de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, précise le communiqué. Il prendra ses fonctions "en janvier".
"L'idée, c'est d'avoir un porte-parole comme il en existait déjà à la Défense et aux Affaires étrangères et, plus récemment, au ministère de la Justice", a-t-on précisé au ministère de l'Intérieur. Il s'agit "d'un porte parole du ministère, et non de la ministre ni de son cabinet", a-t-on poursuivi de même source. Le nouveau porte-parole sera la "voix qui représentera l'institution (le ministère) dans son ensemble, sous toutes ses facettes et toutes ses missions".
Source : AFP / 19 décembre 2007
En février dernier, après avoir quitté la direction de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, j'ai choisi de créer ce blog. Je l'ai fait pour deux raisons : d'une part pour continuer à exercer ma vocation de journaliste, c'est-à-dire suivre, décrypter et commenter l'actualité ; et d'autre part pour répondre à l'appel de tous ceux qui souhaitaient pouvoir continuer à me lire et qui me l'avaient fait savoir. C'est en pensant à eux que j'ai lancé "Sans Complexe".
Grâce à eux, grâce à vous, cette initiative a rencontré un succès inespéré. En dix mois, si j'en crois les statistiques de mon hébergeur, ce blog a reçu plus de 130.000 visites, soit un résultat très élevé pour un site personnel, soutenu par aucun organe de presse ou parti politique. Vous avez été des centaines à y déposer des commentaires, engageant avec moi ou entre vous un dialogue fécond, parfois rugueux mais toujours courtois. L'audience de "Sans Complexe" m'a d'ailleurs valu de fréquentes invitations dans des débats radiophoniques ou télévisés, tant il est apparu représentatif d'une droite à la fois moderne, décomplexée et fidèle à ses convictions. Récemment encore, ce blog a été l'un des vecteurs par lesquels la France profonde a fait connaître son horreur, son chagrin et sa colère après le meurtre de la jeune Anne-Lorraine Schmitt, dont les circonstances nous ont tous bouleversés.
Si je dresse aujourd'hui publiquement ce bilan, ce n'est certes pas pour me livrer à un exercice d'autosatisfaction. Mais parce que je vais être appelé très prochainement à de nouvelles et passionnantes fonctions, dont vous serez informés dès que possible. Or ces fonctions exigeront de ma part un devoir de réserve, ce qui fait que j'ai pris la décision de fermer "Sans Complexe", en cessant de le nourrir de mes informations et réflexions. Pour la même raison, j'ai supprimé la totalité de vos commentaires antérieurs, afin qu'ils ne puissent pas être détournés ou sortis de leur contexte.
Il n'est pas facile de tourner une telle page, tant vous m'avez témoigné d'intérêt, d'amitié et de fidélité depuis dix mois sur ce blog, et pour certains d'entre vous depuis plus longtemps encore en lisant les journaux auxquels j'ai collaboré. Mais, plutôt que des regrets ou de la nostalgie, tout ceci me permet de prendre congé de vous avec au coeur un très fort sentiment de reconnaissance et de gratitude. Merci à tous pour cette belle aventure.
Gérard Gachet
Europe 1 l'annonce ce matin : à peine rentré d'Algérie, Nicolas Sarkozy recevra cet après-midi les représentants des associations de pieds-noirs, rapatriés et harkis, ce 5 décembre étant jour d'hommage aux victimes de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. Mais, surtout, le président de la République honorera une des promesses les plus importantes de sa campagne : il reconnaîtra la responsabilité de l'Etat français dans le massacre des harkis en 1962, après l'indépendance algérienne. Rappelons que plus de 100.000 de ces Algériens, qui avaient choisi de se battre contre le FLN aux côtés de l'armée française, furent exterminés dans des conditions atroces par le nouveau pouvoir après avoir été abandonnés, sur ordre, par nos troupes, seuls quelques officiers courageux ayant réussi à rapatrier leurs hommes en métropole.
Cette décision est un geste d'honneur et de justice, et il faut souligner le rôle essentiel joué dans cette affaire par Bernard Coll et son association Jeune Pied-Noir, qui se battent depuis des années en vue d'un tel résultat. Elle est aussi une habile réponse de Nicolas Sarkozy aux incessantes surenchères du président algérien Bouteflika dénonçant les "crimes" de la France en Algérie. Si la France a abandonné les harkis, ce sont bel et bien les moudjahidin du FLN qui les ont assassinés. Et, si l'on en croit l'ancien ministre gaulliste Pierre Messmer (1), au premier rang des organisateurs de ce massacre figurait un certain Abdelaziz Bouteflika...
(1) Accusations portées dans un article paru dans Le Monde du 25 septembre 2001, et réitérées au cours d'un entretien avec Alain Griotteray au micro de Radio-Courtoisie, le 7 septembre 2005.
ADDENDUM JEUDI 6 DECEMBRE Les phrases exactes prononcées finalement hier par Nicolas Sarkozy ont été les suivantes : "Il est juste et légitime que les harkis reçoivent l'hommage solennel de la nation. (...) Pour les harkis aussi, si les accords d'Evian ont scellé la fin des hostilités militaires, ils n'ont pas marqué la fin des souffrances. D'autres épreuves, douloureuses, sont venues s'ajouter aux peines endurées au cours de huit années de guerre. (...) Pour la France, il s'agit aujourd'hui d'une question d'honneur. Il faut réparer les fautes qui ont été commises". Le chef de l'Etat a ensuite annoncé des mesures concrètes en faveur des harkis et de leurs descendants. Certaines associations ont jugé ce discours insuffisant, attendant manifestement du président de la République une sorte de "repentance", alors qu'il en refuse le principe même, comme on vient de le vérifier lors de son séjour en Algérie. La plupart des représentants des harkis, pieds-noirs et anciens combattants d'AFN présents hier à l'Elysée ont cependant estimé que Nicolas Sarkozy avait ainsi tenu sa parole. Tel est aussi mon sentiment.Plus d'un millier de personnes à l'intérieur de la cathédrale de Senlis, des centaines massées à l'extérieur : c'est devant une foule impressionnante - au sein de laquelle les ministres Christine Boutin et Eric Woerth représentaient le gouvernement - que se sont déroulées cet après-midi les obsèques d'Anne-Lorraine Schmitt. Une cérémonie à l'image de cette jeune fille et de sa famille : digne, sobre, et par là même extraordinairement émouvante.
Mais cette tragique circonstance fut aussi l'occasion de voir rassemblée une autre France que celle qu'on nous montre complaisamment, et qui n'aime d'ailleurs pas trop faire parler d'elle. Pourtant, elle existe bien, cette France-là : elle est forte, solidaire, sensible et pudique à la fois, cette France des familles d'officiers, des écoles catholiques, des troupes de scouts, des jeunes prêts à vivre au service d'un idéal qui les transcende.
Cette France, les médias l'avaient redécouverte avec stupéfaction il y a tout juste dix ans, lorsqu'elle avait accueilli dans une explosion de joie le pape Jean Paul II aux JMJ de Paris, en août 1997. Hier, elle était rassemblée dans le chagrin, présente à Senlis ou en union de pensée, mais c'était bien la même. Avec surtout la même foi, qui arrive à lui faire tirer de ses plus grands malheurs des messages de courage et d'espérance.
Oui, cette France-là existe encore, elle existera toujours : nous l'avoir rappelé, c'est sans doute le dernier cadeau que nous aura fait Anne-Lorraine à l'issue de son si bref passage en notre monde. Qu'elle repose en paix.
Merci à tous, qui depuis deux jours êtes extrêmement nombreux à venir sur ce blog pour prendre part à la peine ressentie par ceux qui ont eu l'occasion de connaître et d'apprécier Anne-Lorraine, et pour réagir aux circonstances révoltantes de sa disparition. Contrairement à ce qu'affirme un commentaire particulièrement bas, je n'ai jamais eu l'intention de "faire de l'audience" (?) en "profitant" de sa mort, mais j'avoue avoir été surpris et touché par l'écho qu'a pu avoir l'hommage que j'ai essayé de lui rendre.
Contrairement à certaines affirmations, je n'ai pas non plus cherché - il suffit de relire mon texte pour s'en convaincre - à distiller un quelconque sentiment de haine. Si j'ai mentionné l'origine de l'assassin, c'est parce qu'il s'agissait d'un fait que je ne voyais aucune raison d'occulter en fonction de je ne sais quel oukaze du "politiquement correct". En revanche, le seul commentaire que je me suis permis de censurer est celui qui donnait l'adresse personnelle du tueur, car je ne vois pas l'intérêt d'un tel renseignement, cet ignoble individu étant de toutes façons emprisonné. Pour le reste, j'ai laissé s'appliquer la règle de la liberté d'expression, habituelle sur ce blog, malgré les provocations indécentes de quelques-uns.
Enfin, si j'ai jugé utile de souhaiter que le chef de l'Etat accomplisse à l'égard de la famille d'Anne-Lorraine un geste fort, ce n'est pas par "jalousie" (?) vis-à-vis des deux morts de Villiers-le-Bel, mais, comme je l'ai écrit, parce que "les victimes innocentes ont droit à davantage d'égards que les délinquants responsables de leur propre malheur". J'ai bien écrit "délinquants", car rouler sans casque sur une moto volée et non homologuée est bel et bien un acte de délinquance, même si la mort de ces jeunes garçons est aussi un événement tragique.
Ce geste que nous attendions a eu lieu. Vous le savez, le président de la République a reçu aujourd'hui les parents d'Anne-Lorraine (lire ci-dessous la dépêche de l'agence Reuters), et a eu ce soir à la télévision les mots qu'il fallait pour évoquer son calvaire.
C'est pourquoi il ne nous reste plus qu'une seule chose à faire : être le plus nombreux possible, samedi à 14h en la cathédrale de Senlis, pour dire "A Dieu !", dans le recueillement et la dignité, à Anne-Lorraine Schmitt, lâchement assassinée à 23 ans, et entourer les siens de notre solidarité et de notre affection.
Les parents de l'étudiante tuée dans le RER
reçus à l'Elysée
Reuters - Jeudi 29 novembre, 11h54
PARIS (Reuters) - Le président Nicolas Sarkozy devait recevoir à la mi-journée les parents d'Anne-Lorraine Schmitt, jeune femme poignardée à mort dimanche dernier dans le RER D, annonce son porte-parole dans un communiqué.
Un jeune homme placé en garde à vue a avoué lundi avoir tenté d'agresser sexuellement l'étudiante de 23 ans, découverte par des passagers près de la gare RER de Creil (Oise), à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris. La jeune femme, qui avait reçu de nombreux coups de couteaux, n'a pu être sauvée.
Nicolas Sarkozy doit par ailleurs s'entretenir jeudi à l'Elysée avec Céline Marcot, une enseignante agressée la semaine dernière par l'un de ses élèves.
Bien sûr, comme tout le monde, j'avais été choqué et ému dimanche, en entendant à la radio qu'une jeune étudiante en journalisme avait été retrouvée en fin de matinée, agonisante, dans une rame du RER D en gare de Creil, après avoir été frappée de nombreux coups de couteau. Et relativement soulagé d'apprendre, dès le lendemain, que son assassin, blessé au cours de l'agression, avait été arrêté avant de passer aux aveux. Mais le pire, pour moi, restait à venir.
Le pire, je l'ai appris hier après-midi. Le pire, c'est que je connaissais cette jeune fille, que j'avais eu le temps de juger et d'apprécier pendant les deux mois de stage qu'elle fit l'an dernier à Valeurs Actuelles, dont je dirigeais alors la rédaction. Elle s'appelait Anne-Lorraine Schmitt, avait 23 ans, et faisait partie de ces enfants qui semblent n'être nés que pour combler leurs parents de joie et de fierté. Aînée d'une fratrie de cinq garçons et filles, elle avait effectué une année de classe préparatoire à la Maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denis avant d'être reçue à l'Institut d'Etudes Politiques de Lille, puis d'intégrer à l'automne 2006 le Celsa, l'excellente école des sciences de l'information et de la communication dépendant de la Sorbonne.
Durant son stage, elle avait frappé toute la rédaction par sa culture générale, sa maturité, son exigence vis-à-vis d'elle-même. Une exigence qui lui venait probablement de sa foi : profondément croyante, Anne-Lorraine s'était fortement engagée dans le mouvement scout. Ce qui ne l'empêchait nullement d'être une jeune fille de son temps, charmante, brillante et appréciée de tous.
Dimanche matin, ses parents l'attendaient sur le quai de la gare d'Orry-la-Ville pour aller en famille à la messe. Un délinquant sexuel récidiviste d'origine turque, déjà condamné en 1996 à cinq ans de prison pour un viol commis sous la menace d'une arme sur la même ligne du RER, aura donc brisé leurs vies en même temps que celle de leur fille. Mais Anne-Lorraine aura été courageuse jusqu'au bout : en se défendant, en empêchant son agresseur de parvenir à ses fins, elle aura réussi à le blesser en retournant son arme contre lui, ce qui devait permettre son arrestation ultérieure. En félicitant les enquêteurs de cette conclusion rapide, Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a assuré les proches d'Anne-Lorraine de sa profonde compassion.
Quelques heures plus tard, à quelques kilomètres de là, les jeunes Moushin (15 ans) et Larami (16 ans), conduisant à grande vitesse et sans casques une moto de cross non homologuée, se tuaient en percutant de plein fouet un véhicule de police en patrouille. Leur mort, on le sait, sert depuis deux jours de prétexte à l'embrasement de plusieurs communes du Val-d'Oise, avec tirs de chevrotines, de grenaille et de balles contre les forces de l'ordre (plus de quatre-vingts policiers blessés) et incendies de commissariats, d'écoles, de bibliothèques et de commerces.
Pour tenter d'apaiser les esprits, le chef de l'Etat pourrait recevoir ce mercredi les parents des deux jeunes morts de Villiers-le-Bel. Serait-ce trop lui demander que d'avoir aussi un geste fort vis-à-vis de la famille et des proches d'Anne-Lorraine ? Par exemple en étant représenté à un haut niveau - voire en se rendant lui-même, comme il sait le faire - aux obsèques de cette jeune fille exemplaire qui auront lieu samedi, à 14h, en la cathédrale de Senlis. Il serait juste, en effet, que les victimes innocentes aient droit dans ce pays à plus d'égards que des délinquants responsables de leur propre malheur.