Ségofestival !

Stop ! Halte aux cadences infernales ! Et nos RTT, alors ? Tous ceux qui s’efforcent de débusquer les gaffes, bourdes et autres lapsus de la campagne ségoléneuse sont sur les rotules et ont largement dépassé leurs quotas d’heures supplémentaires. Après le Proche-Orient, la Chine et le carton jaune à Montebourg, nous avons eu droit cette semaine aux violences conjugales et à un remake raté du « Vive le Québec libre ! » dont de Gaulle fit jadis un succès. En attendant ces jours-ci un déplacement risqué aux Antilles, la candidate socialiste ayant un temps semblé vouloir passer l’éponge sur les propos de Georges Frêche concernant le nombre de Noirs dans l’équipe de France de football…

Et tout cela, comme si les logiciels de campagne sautaient les uns après les autres, en parlant un français chaque jour plus ébouriffant. Après la « bravitude », Ségolène a ainsi proclamé, en inaugurant son siège de campagne, « le coup d’envoi de l’accélération des débats participatifs ». Pour minimiser l’agression contre François Hollande perpétrée par son porte-parole, Arnaud Montebourg, elle nous a expliqué que ce dernier avait voulu « faire de la spiritualité », alors qu’un peu d’esprit aurait suffi. En visite dans une ferme, un agneau dans les bras, elle nous a vanté les mérites de la « France respirante », comme si les habitants des villes vivaient en apnée. Sur le logement, elle nous a annoncé que, si elle est élue, « l’Etat se substituera aux impayés provisoires de loyers », alors qu’il serait plus correct (et plus efficace) qu’il se substituât aux locataires mauvais payeurs. Soulagée par la non-candidature de Nicolas Hulot, elle appelle « les citoyens à continuer la signature du pacte écologique » de l’animateur, non sans avoir pronostiqué la veille sur Canal + « non pas ma victoire à moi, mais la victoire pour un pays qui a envie d’un désir d’avenir » ! Ce qui n’est pas sans rappeler Jospin lorsqu’il clamait son « désir de s’ébrouer dans le champ de la démocratie ». Ségolène serait-elle, en fin de compte, la fille naturelle de Lionel et de Bécassine ?