Comme le raconte Christine Clerc, c’est presque un an après la parution de son livre le Privilège des jonquilles que l’animateur de télévision Pascal Sevran a été victime d’un véritable procès en sorcellerie. Les extraits que nous publions montrent bien que, si le langage de Sevran est lapidaire et d’un goût douteux, si son raisonnement est contestable, il ne s’y trouve aucun racisme, puisqu’il critique tous ceux, quelle que soit la couleur de leur peau, qui font à son avis trop d’enfants sans se préoccuper des conséquences. Pourtant, les grandes orgues se déchaînent. France-Soir, qui croit sans doute ainsi retrouver les lecteurs perdus, lance la curée en titrant sur toute sa Une « Heil Sevran ! ». Le collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais, pourtant absolument pas concernés par ce qu’écrit Sevran sur la famine en Afrique noire, annonce qu’il va porter plainte, des journalistes africains en poste à Paris saisissent le rapporteur spécial de l’ONU sur le racisme, le député communiste Jean-Pierre Brard demande que soit levée « la douteuse immunité audiovisuelle » dont bénéficierait selon lui le présentateur de Chanter la vie. Mais le pompon est décroché par Faouzi Lamdaoui qui est, comme chacun l’ignore, secrétaire national à l’Egalité des chances au Parti socialiste. Il demande « l’exclusion pure et simple du service public de l’audiovisuel » de cet « ami personnel » de Nicolas Sarkozy. J’ignore quels sont les liens d’amitié entre Nicolas et Pascal, mais je n’ai pas oublié que le second fut surtout un proche de François Mitterrand, avec qui il gravissait chaque année la roche de Solutré. Apparemment, au PS, il y en a qui ont séché les « devoirs de mémoire »…
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