Ah, que la gauche est belle lorsqu'elle se trouve une noble cause à la mesure de son talent ! Ecoutez depuis quelques jours ses clameurs de protestation contre l'arrestation au Brésil de Cesare Battisti, grâce à des renseignements fournis par la police française. Entendez les plaintes de tous les "droits-de-l'hommistes" professionnels, auxquels a cru bon de se joindre François Bayrou, décidément affligeant dans son rôle de supplétif des partis de gauche, parce que ce quadruple assassin va peut-être enfin purger sa peine. Lisez sans rire le communiqué de la Ligue des droits de l'homme s'indignant de ce que nous aurions "tendu un piège dans une rue de Copacabana" : c'est vrai, de quoi se mêlent ces policiers qui interpellent un homme en fuite condamné pour quatre "homicides aggravés" contre lequel un mandat d'arrêt international a été lancé via Interpol ? N'est-on pas réellement aux portes du "fâchisme" ?
Allez, redevenons sérieux, et rappelons quelques vérités bonnes à savoir sur le cas Battisti : des vérités qui expliquent notamment que toute l'Italie, la gauche de Romano Prodi aujourd'hui comme hier la droite de Silvio Berlusconi, réclament inlassablement l'extradition vers leur pays de ce triste sire.
Rappelons tout d'abord que les faits concernant Cesare Battisti ont été parfaitement établis grâce à de multiples témoignages, et définitivement confirmés par la Cour de cassation italienne. Dirigeant du groupuscule "Prolétaires armés pour le communisme", il a bien perpétré deux assassinats de sa main et participé à deux autres en 1978 et 1979. Et, s'il a été condamné par contumace en 1990, c'est bel et bien parce qu'il s'était évadé en 1981 d'une prison italienne où il attendait d'être jugé ! Ces procès n'ont pas été "bâclés", contrairement aux affirmations de Bertrand Delanoë, ils ont eu lieu dans un Etat de droit, l'accusé y a bénéficié des garanties normales (bien qu'en fuite, Battisti a pu y être représenté et défendu par des avocats choisis par lui). Faudrait-il le rejuger aujourd'hui en sa présence, ce que la loi italienne n'impose pas ? Peut-être, mais c'est à la justice de son pays d'en décider, certainement pas à son comité de soutien parisien.
Car hélas - faut-il le rappeler ? - c'est chez nous que cet individu a passé la majeure partie de sa "cavale", de 1990 à 2004. En raison d'une décision prise par François Mitterrand, dès son arrivée au pouvoir en 1981, de ne pas extrader vers l'Italie les terroristes transalpins réfugiés en France, pour peu qu'ils renoncent à la lutte armée. Une décision ahurissante et illégale, car elle signifiait que le président de la République, chef de l'exécutif, interférait dans l'action de la Justice, violant ainsi le principe de séparation des pouvoirs, auquel la gauche se prétend pourtant si attachée. C'est d'ailleurs ce qu'a souligné la Cour de cassation française en 2004, lorsqu'elle a confirmé un jugement de la Cour d'appel de Paris autorisant l'extradition de Battisti. Mais entretemps celui-ci avait une nouvelle fois pris la poudre d'escampette.
Dans la Star Ac' du ridicule, la palme revient aussi à Noël Mamère. Soutenu par Vincent Peillon, porte-parole de Ségolène Royal, le clown vert a cru pouvoir affirmer que "le ministre de l'Intérieur s'est offert la tête de Battisti sur l'autel électoral". A croire que Nicolas Sarkozy dirige non seulement la police française, mais aussi ses homologues brésilienne et italienne...
Un dernier mot : sur nos ondes, Battisti est souvent désigné comme un "militant d'extrême-gauche", voire comme un "activiste". En Italie, les médias le désignent tous par les qualificatifs qui conviennent : "terroriste" et "assassin".
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