Ca va pleurer dans les chaumières : Azouz Begag quitte le gouvernement… Le plus étonnant n’est d’ailleurs pas qu’il le quitte, mais plutôt qu’il y soit entré ! Et qu’il y soit resté quatre ans, pendant lesquels aucune idée, aucune proposition, aucune mesure concrète n’est venue de ce sous-ministre « délégué à la Promotion de l’égalité des chances » (sic). « Connaissez-vous M. Begag ? », pourrait à bon droit demander Mme Royal. A défaut de s’imposer par son talent ou par son travail, la seule manière qu’il aura eu de s’illustrer aura été de s’opposer fréquemment et publiquement à Nicolas Sarkozy, sans doute au nom de la solidarité gouvernementale. C’est également la cause de son limogeage d’aujourd’hui, déguisé en démission, puisque Azouz Begag s’apprête à sortir un livre anti-Sarko extrêmement violent, et à soutenir Bayrou, ce qui en dit long sur son sens politique. Le 9 septembre 2005, je publiai dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles un billet sur les agissements ministériels du sieur Begag. Je ne résiste pas au plaisir de le reproduire ci-dessous, juste pour que vous n’ayez aucun regret de voir Azouz nous quitter…
LES « ARRANGEMENTS » DE L’« ASILE »
Enfin, un cinglant démenti aux prophètes de malheur, aux chantres du déclin hexagonal, à ceux qui osent prétendre que notre territoire ne serait plus aussi attractif qu’autrefois : la France est championne du monde… des demandes d’asile ! Les statistiques du Haut Commissariat aux Réfugiés de l’Onu sont formelles : avec 27400 dossiers déposés pour le seul premier semestre 2005, notre pays est la première destination mondiale choisie, devançant dans l’ordre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Encore plus enthousiasmant pour l’avenir, cette position est solide : le nombre de demandes à destination de la France ne faiblit pas par rapport à la même période de l’an dernier, alors que les pays occidentaux enregistrent une baisse de 20%, l’Europe voyant ce chiffre diminuer de 17% par rapport à 2004 et de 30% sur deux ans. Aucun doute n’est permis : c’est la France qu’ils veulent, elle et rien d’autre ! Bien entendu, les contempteurs systématiques de notre fier et beau pays vont s’étonner d’un tel choix : quel étrange masochisme les pousse à venir chez nous, alors que nous n’avons ni emplois ni logements décents à leur proposer, qu’ils sont parqués dans des ghettos et quotidiennement victimes du racisme bien connu des Français ?
Heureusement, ces angoissantes questions ont reçu une forte réponse par la bouche d’un ministre de la République. Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du symbole même de l’intégration, M. Azouz Begag, ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances. Le 7 septembre, Jean-Pierre Elkabbach l’interroge sur Europe 1, et évoque la difficulté à accueillir dans des logements sociaux des familles polygames comportant souvent une bonne dizaine d’enfants. Réponse de M. Begag : « Dans la famille malienne que je suis allé voir hier, le père a deux femmes, il est bigame (NDLR : la bigamie est interdite en France). Eh bien, il a accepté de les séparer, et de prendre deux appartements. Et il nous disait « Je suis obligé de faire l’aller et retour, ça me coûte beaucoup en énergie ». » Et le ministre de conclure, apparemment satisfait : « On peut trouver des arrangements avec la République ». Certes, le Français monogame qui attend toujours son logement social peut s’interroger sur cette étonnante conception de « l’égalité des chances » et sur les « arrangements » en question. Mais, au moins, on sait pourquoi les demandeurs d’asile plébiscitent la France. D’ailleurs, certains jours, le mot « asile » définit assez bien ce que nous sommes devenus…
N.B. : Depuis la publication de ce texte, les statistiques ont montré l’an dernier une nette inversion de la tendance : les demandes d’asile dans notre pays ont baissé de 33,6% en 2006 par rapport à 2005. Est-ce pour cela que Begag en veut à Sarko ?
P.S. : Bonnes Fêtes de Pâques à tous !
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