L'annonce, en plein milieu de la soirée électorale de dimanche soir, de la séparation du couple Hollande-Royal s'apparente d'abord au vaudeville, pour ne pas dire à la bouffonnerie. Mais cette bouffonnerie, perpétrée au nom de la "franchise" et de la "transparence", est bien révélatrice des méthodes et de l'absence de scrupules de celle que beaucoup de ses camarades du PS surnommaient déjà "Cruella" avant cet épisode.
Tout d'abord, en fait de "franchise", force est de constater que l'angélique-Ségolène-tout-de-blanc-vêtue s'est bien payé notre tête durant toute la campagne ! Passons sur les rares baisers et les quelques photos main dans la main en meeting avec son compagnon-premier secrétaire. Mais comment oublier le livre-entretien de la "cruchitude du Poitou" avec la journaliste de Elle Marie-Françoise Colombani, "Maintenant", publié pas plus tard que le 27 mars dernier, voici donc moins de trois mois ? Dans cet ouvrage programmé pour booster la campagne de la candidate socialiste, Ségolène fustigeait les "rumeurs" qui couraient sur son couple : "Oui, nous sommes toujours ensemble, et oui, nous vivons toujours ensemble". Elle accusait même "l'entourage" de François de l'avoir "dissuadé" d'accepter "un mariage en pirogue, à l'autre bout du monde, par crainte du ridicule". (Il s'agissait de la proposition faite au couple par Oscar Temaru, ex-leader indépendantiste de Polynésie, qui vient d'ailleurs de se prendre un grand coup de pagaie entre les deux yeux lors des législatives). Et Notre-Dame-de-la-gaffe de conclure sans rire : "Moi, je crois que la crainte du ridicule, il faut s'asseoir dessus quand on a envie de saisir un bonheur inattendu qui passe. Mais bon, je n'ai pas insisté. Nous n'avons pas besoin de cela pour nous aimer". Comme diraient mes enfants dans leur langage direct : "Si ce n'est pas du foutage de gueule, ça y ressemble !"
Autre élément révélateur du caractère de Ségolène, la phrase utilisée pour annoncer la rupture. Pas une tournure neutre, du style "François et moi avons décidé d'un commun accord de nous séparer". Non. Mais une formule bien vacharde, destinée à faire porter publiquement (à tort ou à raison, mais ça ne nous regarde pas) tout le chapeau et tous les torts à son compagnon : "Je lui ai demandé de quitter le domicile, de vivre son histoire sentimentale de son côté". Et voilà un futur ex-premier secrétaire habillé pour l'été !
Ultime outrecuidance, celle qui consiste à affirmer qu'il n'y a aucun rapport entre cette rupture el la décision de Madame Royal de briguer le leadership du PS. C'est si peu vrai qu'elle avait enregistré l'interview de France-Inter dévoilant ces deux informations la veille du second tour, avec consigne de ne la diffuser que le lundi matin vers 7h. Juste quand François Hollande, victime du "tsunami bleu" annoncé, serait KO debout et hors d'état de répondre. Las ! Le tsunami s'étant mué en petite vague et le scoop ayant "fuité" à partir du dimanche soir, le plan de com' de Ségolène a quelque peu raté. Il est vrai que c'est chez elle comme une sorte d'habitude...
PS : L'excellent blog catholique "Le Salon Beige" (voir dans "mes sites préférés") signale à propos de ma note d'hier sur le résultat des législatives que j'oublie une autre catégorie de sortants fort bien réélus, les souverainistes. Et de citer les noms de Véronique Besse, Jacques Myard et Nicolas Dupont-Aignan (auxquels on pourrait ajouter celui de Joël Sarlot), vainqueurs dès le premier tour. Dont acte, et pardon pour cet oubli, dont la réparation renforce d'ailleurs ma démonstration...
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