Pour préparer son "Grenelle de l'Environnement", Jean-Louis Borloo vient de nommer six groupes de travail thématiques. Or celui consacré au changement climatique ne risque guère de connaitre des débats internes animés, car il ne compte aucun opposant à la thèse officielle - pourtant très contestée - qui impute à l'activité humaine la responsabilité d'un réchauffement généralisé de la planète.
Ce groupe est en effet co-présidé par l'économiste britannique Nicholas Stern, célèbre pour un rapport ultra-catastrophiste sur les conséquences économiques du réchauffement, et par le Français Jean Jouzel, membre du Bureau du GIEC (Groupement international sur l'étude du changement climatique), principal lobby international défendant bec et ongles la thèse de l'origine anthropique du réchauffement. Font également partie de cette commission Edouard Bard, professeur au Collège de France, lui aussi membre du GIEC, et l'architecte et urbaniste Yves Lion, célèbre dans sa partie mais inconnu en climatologie, dont la présence tient sans doute au fait que Borloo lui a remis le 29 juin dernier le Grand Prix de l'Urbanisme 2007, et a dû le recruter à cette occasion !
Les partisans de thèses différentes, qui pourraient ouvrir et enrichir le débat, ne manquent pourtant pas. Côté étranger, citons seulement le statisticien Danois Bjorn Lomborg, auteur en 2004 du best-seller mondial L'écologiste sceptique, ou l'écrivain et metteur en scène américain Michael Crichton, célèbre pour Urgences ou Jurassic Park, lui-même médecin et biologiste et qui dénonce dans son livre récent Etat d'urgence un véritable complot des éco-activistes. En France, les compétences sont également multiples, comme en témoignent les nombreux ouvrages publiés ces dernières années par d'authentiques spécialistes. A commencer par Emmanuel Le Roy-Ladurie, auteur d'une passionnante Histoire du Climat, Pierre Kohler, journaliste et scientifique (L'imposture verte), Yves Lenoir, ingénieur à l'Ecole des Mines (Climat de panique), André Fourçans, professeur d'Economie (Effet de serre, le grand mensonge ?). Sans oublier le plus célèbre, l'ex-ministre socialiste Claude Allègre, ancien directeur de l'Institut de Physique du Globe, membre de l'Académie des Sciences, qui dans son dernier ouvrage, Ma Vérité sur la Planète, dénonce les erreurs et les excès de ce qu'il n'hésite pas à appeler la "secte verte". Pour le coup, en ne choisissant pas ce dernier, Borloo a raté une bonne occasion de réaliser une "ouverture" intelligente et courageuse !
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