LES LAPINS DE MADAME ROYAL
Elle nous avait bien promis "une nouvelle façon de faire de la politique" : eh bien, Ségolène tient parole ! Pour la première fois dans une campagne présidentielle, un candidat représentant un grand parti vient de "planter" deux interviews prévues et confirmées dans deux grands quotidiens nationaux : celle prévue hier après-midi avec les lecteurs du Parisien, et celle que devait réaliser avant le premier tour la rédaction du Figaro. La semaine dernière, elle s'était décommandée juste avant la grande interview matinale de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, s'y faisant représenter par Jean-Pierre Chevènement, tout comme elle vient ce mercredi soir d'envoyer François Rebsamen à sa place sur France-Info et de refuser de répondre à la grande enquête de Valeurs actuelles "La France que j'aime". Motif avancé à chaque fois : "agenda surchargé". Motif réel : depuis l'affaire du Contrat Première Chance, où elle avait séché royalement face aux questions des journalistes, la candidate socialiste annule tous ses entretiens avec la presse - y compris avec des agences étrangères - et se contente de brèves "déclarations" non suivies de questions. Pour la reine du "débat participatif", ça la fiche plutôt mal...
LE FAUX PROCES DE BAYROU
Dans l'entourage de François Bayrou, on ironise volontiers sur l'insistance de Nicolas Sarkozy à rappeler les "valeurs chrétiennes" de la France et de l'Europe et sur sa référence à Jean-Paul II, et on y voit simplement une façon de contrer la "percée" du démocrate-chrétien qu'affirme être le candidat centriste. Il suffit pourtant de se reporter au texte du discours d'investiture de Sarkozy à la Porte de Versailles le 14 janvier (soit bien avant la montée provisoire du Béarnais dans les sondages) pour y trouver les phrases suivantes : "Opposer le sentiment religieux à la morale laïque serait absurde. Nous sommes les héritiers de deux mille ans de chrétienté et d'un patrimoine de valeurs spirituelles que la morale laïque a incorporé. La laïcité à laquelle je crois, ce n'est pas le combat contre la religion".
UN PORTE-PAROLE SANS VOIX
Une voix de moins pour Ségolène, et pas n'importe laquelle : celle de son propre porte-parole, Vincent Peillon ! Celui-ci ne pourra en effet pas voter, ayant été radié des listes électorales de la commune de Chepy, dans la Somme, par le tribunal d'instance d'Amiens, qui a jugé qu'il n'y résidait pas "de façon effective et continue". La chasse aux "faux électeurs", ça peut rapporter gros...
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