Adepte du principe "Il n'y a pas de mal à se faire du bien", je voudrais vous faire partager, si possible, les quelques moments de pur bonheur que j'ai éprouvés ce matin, vendredi 1er juin, entre 8h20 et 9h, à l'écoute d'Europe 1.
Cela commence par l'interview de Max Gallo, élu hier dès le premier tour à l'Académie française au fauteuil de Jean-François Revel. Je dois dire que j'éprouve un respect tout particulier pour l'oeuvre imposante, bien sûr, mais surtout pour le parcours intellectuel de Max Gallo. La façon dont cet homme, venu de la gauche internationaliste, n'a cessé de redécouvrir la nation au fil de ses suites romanesques, de ses livres d'Histoire ou de ses grandes biographies, est absolument fascinante. D'autant qu'il explorera progressivement toute l'épopée nationale, partant de la France révolutionnaire et républicaine pour rendre ensuite hommage à la France monarchique et chrétienne. "Parler des grands hommes, reconnait-il d'ailleurs, c'est toujours parler de la nation. Savoir si un grand homme est aujourd'hui possible, c'est savoir s'il existe encore une collectivité nationale capable de se reconnaître en lui ou bien s'il y a désormais, pour chaque chose, des publics et plus aucun d'établir une cohésion autour d'un individu." C'est sans doute ce qui lui vaut aujourd'hui la haine mesquine du journal communiste l'Humanité, qui voit dans son élection sous la Coupole la récompense de son soutien récent à Nicolas Sarkozy !
Il fut suivi sur l'antenne par un autre de ses confrères académiciens, Erik Orsenna, certes homme de gauche, mais surtout excellent romancier, grand voyageur et défenseur passionné de la francophonie, qui vient de publier chez Stock La révolte des accents. "Nous avons un trésor, explique-t-il, c'est la langue française, et il nous faut la défendre" : ce qu'il fit ce matin avec autant de talent que d'humour, pour le plus grand bonheur de ceux qui l'écoutaient.
Puis, cerise sur le gâteau, vint Nicolas Canteloup. Ayant été début 2006 un peu déçu par son spectacle du Casino de Paris - sketches trop longs et trop peu variés à mon goût - je n'en suis que plus à l'aise pour reconnaitre que cet imitateur ne cesse de progresser et atteint désormais les sommets de son art, égalant même, vulgarité en moins, le maître Laurent Gerra. Son passage, tous les jours à 8h45, est devenu un des must de la station, et il s'est surpassé ce matin. En présence des deux Académiciens écroulés de rire, il a en particulier réussi un Kouchner plus vrai que nature dans la boursuflure compassionnelle, un Sarkozy hilarant - partant à Brégançon avec les vélos sur le toit de la voiture - et un inénarrable Nelson Monfort commentant sous des trombes d'eau les exploits des employés de Roland-Garros couvrant et découvrant les courts ! De quoi réellement pleurer de rire...
Il y a parfois des journées qui commencent vraiment bien, et il n'est pas inutile de remercier ceux à qui nous le devons. Un grand merci, donc, à Europe 1 (rassurez-vous, je n'ai aucun intérêt personnel dans la station) et à l'équipe de Nicolas Charbonneau qui anime cette tranche horaire, la délicieuse Julie en tête !
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