En ce jour des obsèques de Michel Serrault, qu'il me soit permis d'ajouter ma (petite) pierre à toutes celles déjà érigées depuis l'annonce de sa disparition. Je le vis pour la dernière fois voici quelques mois, lors de l'avant-première de "L'Avare", diffusé en janvier par France 3, où il interprétait avec une densité particulière le rôle d'Harpagon. Disponible et souriant malgré une fatigue évidente, il répondait à tous pendant la réception qui suivit la projection. "N'est-ce pas un peu risqué, lui demandai-je, de reprendre ce rôle entouré d'une troupe d'acteurs jeunes et peu connus ?" Après quelques instants de réflexion, il secoua la tête : "Au contraire, j'apprends beaucoup plus au contact de jeunes acteurs que je ne connais pas et avec lesquels je n'ai jamais joué". En moi-même, j'avoue avoir été impressionné : après cinquante ans de carrière, ce formidable comédien reconnaissait apprendre encore, et surtout au contact des plus jeunes. Ce grand croyant était aussi un grand modeste : d'ailleurs, cela va souvent de pair...
Commentaires