"POURTANT, COSTA-GAVRAS ME DISAIT..."
Comme nous l'écrivions dès hier sur ce blog, alors que la plupart des analystes proclamaient victorieuse du débat de mercredi soir Ségolène Royal, dont selon eux "la pugnacité avait déstabilisé Sarkozy", ce dernier l'a en fait emporté haut-la-main. C'est ce que montrent à la fois les enquêtes spécifiquement consacrées à ce face-à-face et les sondages portant sur les intentions de vote, où l'écart se creuse. Symbole de ce décalage persistant entre le peuple français et le microcosme politico-médiatique, cette phrase du porte-parole de la candidate socialiste, Jean-Louis Bianco, ce matin sur Europe 1 : "Pourtant, Costa-Gavras me disait encore hier qu'aux Etats-Unis, elle aurait été considérée comme gagnante par KO". Demander à un cinéaste de gauche, même talentueux, de juger un débat de politique française selon de supposés critères américains, est-ce la méthode "juste" (comme dirait Ségolène) pour obtenir une appréciation exacte de ce que pensent nos compatriotes ?
ON S'ECLATE CHEZ MARIE-CHANTAL !
Reportage ébouriffant dans le journal gratuit 20 minutes. On cite rien que pour le plaisir. "Oreilles très attentives parmi la dizaine de militants UDF réunis chez la conseillère (UDF) de Paris, Elisabeth de Fresquet. Dans cet appartement cossu du 7ème arrondissement, autour d'un buffet campagnard, Royal a transformé l'essai : ceux qui pensaient voter Sarkozy penchent désormais pour le bulletin blanc, et ceux qui tanguaient vers la gauche ont confirmé leur choix." Suivent chez ces gens très BCBG toutes sortes d'appréciations élogieuses pour Marie-Ségolène et très critiques envers le "candidat de droite", jusqu'à l'envolée finale : "Le long échange sur le programme économique achève de convaincre les indécis. "C'est un vrai libéral, il est démasqué !", lance un convive." On ignorait que l'adjectif "libéral" était une insulte jusque chez les UDF du 7ème arrondissement : gageons que certains électeurs du quartier demanderont aux municipales de l'an prochain quelques comptes à Madame de Fresquet et à ses amis...
UNE BONNE GIROUETTE
Après avoir voté Ségolène Royal au premier tour, le publicitaire Jacques Séguéla glissera donc dimanche un bulletin Sarkozy dans l'urne. " Ce n'est pas que ça déplace beaucoup de voix pour Nicolas, explique un proche collaborateur du candidat UMP, mais c'est un indicateur de tendance. Séguéla, dans la bataille pour le contrôle de Havas, avait également retourné sa veste, laissant tomber Alain de Pouzilhac quand la victoire de Vincent Bolloré était apparue probable." Comme le disait jadis Edgar Faure, grand expert en la matière : "Ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent !"
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