La chaine câblée Planète rediffusait hier après-midi (et diffusera de nouveau les 11 et 17 juin à 14h05) les deux documentaires qui avaient constitué sa soirée thématique du jeudi 17 mai, décrété "Journée mondiale de lutte contre l'homophobie". Intitulés "Haro sur les homos !" et "L'homophobie, ce douloureux problème", ces deux films sont deux parfaits exemples de ce que peut donner la dialectique gay en matière de victimisation de l'ensemble des homosexuels et de culpabilisation généralisée des hétérosexuels.
La victimisation des homosexuels est le principe de base du propos. A tel point que Didier Eribon, présenté dans le film de façon très neutre comme "philosophe" alors qu'il est surtout un militant ultra de la cause gay et lesbienne, donne d'entrée une définition qui fausse tout le débat. Pour lui, en effet, est homosexuel(le) non pas quelqu'un qui éprouve une attirance sexuelle pour les personnes de son sexe (comme le croyaient naïvement Monsieur Larousse et votre serviteur), mais quelqu'un "qui est victime de l'homophobie". On pourrait se demander comment M. Eribon baptise quelqu'un qui a des relations sexuelles avec une personne du même sexe sans "être victime d'homophobie", mais la question ne se pose manifestement pas pour lui, tant l'homophobie est partout et règne sur le monde entier.
Car là est le second principe de la dialectique gay : toute réserve vis-à-vis de l'homosexualité, même exprimée avec la plus grande modération et avec le plus grand respect pour les personnes concernées, est immédiatement assimilable aux pires violences homophobes commises par les brutes les plus épaisses. Vous émettez l'idée, somme toute défendable, que l'hétérosexualité est la norme, puisqu'elle associe deux êtres physiquement complémentaires et qu'elle peut permettre la procréation, alors que l'homosexualité est un comportement déviant, même si chacun est libre de ses choix personnels dès lors qu'il est majeur et consentant ? Vous êtes sur-le-champ rangé parmi les complices des rafles du Klu Klux Klan et des déportations nazies, dont les images ponctuent les films en question. L'objectif est évident et facilement atteint : vous voici définitivement culpabilisé, donc réduit au silence.
Quant à ceux qui osent encore refuser, dans ce domaine comme dans d'autres, le moule de la pensée unique, l'émission montre comment les discréditer efficacement. Autant les partisans de la cause gay sont bien filmés et s'expriment avec une apparente pondération, autant les malheureux hétéros sont tous plus outranciers, grotesques et caricaturaux les uns que les autres : le procédé est particulièrement visible lorsqu'on nous montre la grande manifestation anti-Pacs du 31 janvier 1999, où les pseudo-reporters n'ont pas déniché parmi les 100 000 personnes présentes une seule capable d'expliquer calmement les motifs de sa venue !
Mais il manquait encore une touche finale au raisonnement, celle qui démontre que les hétérosexuels sont homophobes parce qu’hétérosexuels, par nature en quelque sorte. Tel est l'objet de la séquence sur l'homophobie dans l'entreprise. Lorsque des salariés échangent au bureau ou à l'usine des propos sur leurs conjoints ou leurs enfants, ne croyez pas qu'ils prennent simplement des nouvelles de leurs familles respectives : en fait, ce sont de méchants homophobes qui, à travers des codes qui leur sont réservés, cherchent tout simplement à discriminer et à exclure les éventuels homosexuels de leur entourage professionnel ! Quand on en arrive à un tel niveau d'inversion des valeurs, il est vrai que tout dialogue devient extrêmement difficile...
Victimisation, amalgame, culpabilisation, fausse objectivité, inversion des valeurs, tous ces procédés dialectiques ont un objectif clair : imposer l'idée que toutes les "orientations sexuelles" se valent, qu'il n'y a plus ni règle ni norme, que l'Etat ne saurait donc privilégier par la loi la famille traditionnelle sous prétexte qu'elle permet la venue et l'éducation des enfants. Bref, empêcher tout débat de fond sur les revendications du lobby gay, au premier rang desquelles le mariage et l'adoption.
Lors de son remarquable discours prononcé au Palais Omnisports de Bercy le 29 avril dernier, Nicolas Sarkozy s'en était pris à "l'héritage de Mai 68" en des termes qu'il convient de rappeler : "Mai 68 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral. Les héritiers de Mai 68 avaient imposé l’idée que tout se valait, qu’il n’y avait aucune différence entre le bien et le mal, entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid. (...) Ils avaient cherché à faire croire qu’il ne pouvait exister aucune hiérarchie de valeurs. Ils avaient proclamé que tout était permis, que l’autorité c’était fini, que la politesse c’était fini, que le respect c’était fini, qu’il n’y avait plus rien de grand, plus rien de sacré, plus rien d’admirable, plus de règle, plus de norme, plus d’interdit. (...) Dans cette élection il s’agit de savoir si l’héritage de Mai 68 doit être perpétué ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes. Je veux tourner la page de Mai 68. Mais il ne faut pas faire semblant. (...) Je propose aux Français de rompre réellement avec l’esprit, avec les comportements, avec les idées de Mai 68."
Le président Sarkozy tiendra-t-il les promesses du candidat Sarkozy ? Cela est très probable, et même déjà en route, dans les domaines essentiels de la sécurité, de la fiscalité, de la revalorisation du travail, de l'éducation et des réformes sociales. Mais la droite attend aussi la "rupture" dans le domaine sociétal, qui est sans doute celui où l'esprit de Mai 68 a fait le plus de dégâts. Une rupture qui commence par le refus clair et net du "mariage" gay et de l'adoption d'enfants par des couples homosexuels, et par la réaffirmation du rôle central de la cellule familiale. Là aussi, les paroles fortes de Nicolas Sarkozy - "je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas, je ne vous trahirai pas" - devront être suivies d'effets.
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