Très beau succès d'audience, mardi soir sur France 2, pour le premier des quatre épisodes de Guerre et Paix : 5,5 millions de téléspectateurs ont apprécié cette nouvelle et somptueuse adaptation du roman de Tolstoï, malgré le match de football retransmis sur TF1 ! Trois jours plus tôt, Faisons un rêve, de Sacha Guitry, première pièce de théâtre retransmise en direct sur le petit écran depuis trente ans, recevait un accueil triomphal. Petit à petit, l'ambitieuse politique de programmes voulue par le président de France-Télévisions prend sa place et trouve son public ; comme quoi le pari de concilier qualité et audience, credo de Patrick de Carolis, n'était pas perdu d'avance.
Ces derniers mois en ont d'ailleurs fourni de multiples preuves. A travers des séries comme Le clan Pasquier, des téléfilms comme Henry Dunant, du rouge sur la croix, consacré à la vie du fondateur de la Croix-Rouge, du théâtre adapté pour la télévision comme L'Avare, dernière apparition du grand Michel Serrault, des oeuvres originales comme le récent Monsieur Joseph, remarquablement interprété par Daniel Prévost, ou L'affaire Guitry, avec Jean-François Balmer, des émissions culturelles comme l'excellent Ce soir (ou jamais !) de Frédéric Taddeï, et bien d'autres réalisations, la griffe Carolis s'impose progressivement. Et le mouvement devrait encore s'amplifier, beaucoup de projets étant en cours de finition et promis à une prochaine diffusion.
C'est pourtant le moment que choisissent certains pour mener contre le patron de France-Télévisions une incompréhensible campagne de déstabilisation. Pas de semaine sans que l'on annonce sa disgrâce à l'Elysée, son départ prochain et le nom de ses successeurs potentiels. Incompréhensible ? Oui, si l'on prend seulement en compte les intérêts de la télévision publique française et des téléspectateurs ; non, si l'on considère que le fauteuil occupé par Patrick de Carolis fait bien des envieux. A commencer, dit-on, par l'intrigant conseiller culturel du président de la République, Georges-Marc Benamou, très actif au petit jeu des rumeurs assassines...
Pour la première fois depuis bien longtemps, les chaînes publiques de télévision donnent le sentiment d'être non seulement gérées, mais dirigées par une équipe de professionnels à la compétence reconnue. Certes, tout n'est pas parfait, et certaines initiatives peuvent ne pas rencontrer le succès espéré ; certes, la réforme de l'audiovisuel public et de son financement est loin d'être achevée, et une remise en ordre s'impose notamment en ce qui concerne les chaînes destinées à l'étranger. Mais il y a un capitaine à la barre, dont le mandat court jusqu'à mi-2010, et qui commence à obtenir des résultats tangibles. Laissons-le donc tenir son cap en lui donnant les moyens d'accomplir sa mission, et jugeons-le au terme de celle-ci. C'est cela aussi, la "culture du résultat".
NB : Afin d'éviter que naissent de nouvelles rumeurs, je précise que je n'ai aucune attache professionnelle avec France-Télévisions...
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