Il s'appelle Angelo H., c'est un "jeune" Congolais de 32 ans, en situation irrégulière sur le territoire français. Angelo H. a juste un petit défaut : il adore voyager gratuitement dans le métro. Un agent de la RATP prétend le contrôler ? Pas de problème, Angelo lui met un coup de boule ! Ou plutôt, comme il dit dans son langage à lui, il lui "touche le front"... Ses amis le décrivent comme "timide". C'est sans doute en raison de sa "timidité" qu'Angelo H. fait l'objet depuis 1990 de vingt-deux procédures pour violences volontaires, vols à l'étalage, port d'arme de quatrième catégorie (armes à feu) et sixième catégorie (armes blanches, battes de base-ball, matraques), violences à agents, menaces et outrages à dépositaires du service public... En plus, Angelo a plein d'amis sympas comme lui : si par malheur il se fait arrêter, ils se rassemblent aussitôt à quelques centaines, attaquent les policiers, pillent les magasins, cassent tout aux alentours et tentent de mettre le feu à tout ce qui brûle ! Et tout ça en jurant aux journalistes présents qu'ils ne font que protester parce que le "jeune" et "timide" Angelo a été odieusement molesté par des méchants en uniforme bleu marine...
Et le pire, c'est qu'il se trouvent certains pour faire d'Angelo H. leur héros, pour voler à son secours et pratiquer encore cette "culture de l'excuse" si bien dénoncée par le criminologue Xavier Raufer. On croit rêver - ou plutôt cauchemarder - en lisant l'éditorial du Monde daté du 29 mars : rapprochant les émeutes de la gare du Nord des échauffourées du XIXème arrondissement (sur lesquelles les lecteurs de ce blog savent à quoi s'en tenir depuis ma note du 26 mars), la bible de la gauche bien-pensante n'hésite pas à écrire : "Ces deux épisodes en disent long sur le climat d'incompréhension, de défiance et de tension qui s'est installé entre la police et une partie de la population. Climat délétère, à l'évidence, dans lequel la "fermeté" revendiquée par Nicolas Sarkozy pendant quatre ans au ministère de l'Intérieur est ressentie, de plus en plus fréquemment, comme une brutalité révoltante." Oui, vous avez bien lu, ce n'est pas Angelo H. et ses amis qui sont coupables de "brutalité révoltante", c'est l'affreux Nicolas Sarkozy, ce pelé, ce galeux d'où nous viennent tous les maux qui accablent la société française !
Car tel est bien l'objectif de la manoeuvre : discréditer le candidat de l'UMP, qui apparaît de plus en plus, même si rien n'est joué, comme en mesure de remporter l'élection présidentielle avec un positionnement et un programme nettement "droitiers". Il faut donc le présenter comme un homme politique "anxiogène", qui divise et fait peur au lieu de rassembler et rassurer. Il est d'ailleurs significatif que le même journal, dans son numéro suivant, publie un reportage d'où il ressort que les "jeunes" des "quartiers sensibles" sont prêts à se révolter si Sarkozy accède à l'Elysée. Sur le même ton, les socialistes Jack Lang, Julien Dray, Jean-Christophe Cambadélis et Bertrand Delanoë ont dénoncé l'ancien ministre de l'Intérieur comme "seul et unique responsable des troubles et des violences" ! Quant à Ségolène Royal, même si elle a cru bon de rappeler - ce qui est la moindre des choses ! - que "lorsqu'on prend un transport, on paye son billet", elle n'en a pas moins désavoué implicitement ceux qui sont chargés de faire respecter cette règle élémentaire en critiquant durement les méthodes des forces de l'ordre.
Espérons simplement que les événements de la rue Rampal et de la gare du Nord soient réellement des faits isolés, et que certains groupes d'ultra-gauche ne soient pas tentés par une quelconque "stratégie de la tension" consistant à multiplier les incidents violents pour déstabiliser l'actuel favori du scrutin, quitte à apporter des arguments et des voix supplémentaires à l'extrême-droite. Les apprentis sorciers sont aussi, bien souvent, des arroseurs arrosés...
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